Pascale Boissier – Membre du Jury de Déontologie Publicitaire, experte développement durable

17 juin 2022

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Il y a quelques semaines nous avons eu l’occasion d’échanger avec Pascale Boissier afin de parler du Jury de Déontologie Publicitaire, du greenwashing ou encore de l’autorégulation. Un échange enrichissant pour les professionnels de notre secteur.

Question 1 : Quel est le rôle du jury de déontologie publicitaire ?  

Le jury de déontologie publicitaire est une instance indépendante au sein de l’autorité de régulation professionnelle de la publicité qui examine les plaintes concernant des publicités qui ne respecteraient pas les règles de déontologie. Ces plaintes elles viennent de particuliers, d’associations ou d’entreprises et elles peuvent être faites tout simplement via le site internet du JDP. Une fois qu’on reçoit ces plaintes, et qu’elles sont jugées recevables, elles sont examinées par le jury qui est composé de 9 membres. Ces 9 membres se réunissent chaque mois pour examiner, entendre les parties et pouvoir ensuite délibérer pour émettre un avis qui va du coup juger de la conformité déontologie des publicités concernées.  

Question 2 : Que va changer la loi climat et résilience ?  

Alors la loi climat et résilience elle a déjà repris en partie les propositions de la convention citoyenne pour le climat et elle donne le ton d’un certain nombre d’évolutions qu’on va voir dans les mois et années à venir, dans quelques domaines importants. Le premier c’est que le greenwashing est reconnu comme une pratique publicitaire problématique, mais au-delà c’est des dispositions aussi relatives à l’interdiction et l’encadrement plus strict d’un certain nombre d’activités, comme par exemple les énergies fossiles puisque désormais la publicité pour les énergies fossiles est interdite, et la publicité pour l’automobile est de plus en plus encadrée notamment avec des mentions qui font la promotion des mobilités plus actives et partagées comme le vélo, la marche, les transports en commun ou l’autopartage et le covoiturage.  

Au-delà de cet encadrement on a aussi des dispositions relatives à l’affichage réglementaire, environnementale pour les biens et services qui vont devoir justifier de leur impact environnemental comme on l’a connu sur l’étiquetage pour l’énergie ou sur le Nutri-Score pour les produits alimentaires. Désormais les biens et services devront afficher leur impact environnemental. C’est évidemment un sujet complexe en termes de méthode de calcul et de ce qu’on met en avant, mais c’est aussi une avancée de la loi. Et enfin la loi encadre très strictement un certain nombre d’allégations, comme par exemple l’allégation de neutralité carbone, alors elle ne l’interdit pas, ce qui était une demande de la convention citoyenne, ça n’a pas été retenu, en revanche elle l’encadre très précisément et cette allégation doit s’accompagner d’un certain nombre d’informations, de données associées à l’allégation pour pouvoir être utilisée.  

Question 3 : Quels sont les avantages et les inconvénients de l’autorégulation ?  

Les avantages de la régulation, pour commencer il faut savoir qu’on est un pays très avancé sur ces questions de régulation et de responsabilisation des professionnels de la communication sur ces questions et actuellement avec tous les sujets environnementaux, écologiques et greenwashing, cette régulation prend tout son sens pour aider les professionnels à avoir des pratiques communes, plus éthiques et plus responsables en termes de contenu des messages publicitaires. Après une régulation établie des règles de déontologie et le jury de déontologie publicitaire établi si on respecte la déontologie, mais elle ne va pas jusqu’à la sanction, elle ne va pas jusqu’à imposer les choses aux annonceurs, là c’est la réglementation et la loi qui prennent le relais sur un certain nombre de sujets. La régulation ne suffit pas en elle-même, elle doit être évidemment complétée par des dispositifs législatifs et réglementaires qui accompagnent son action.  

Question 4 : Un positive word 

Mon positive word serait enthousiasme, parce qu’on parle de régulation, de règles, et de contraintes mais je crois que nos métiers vivent un moment unique pour pouvoir se mettre au service de la transformation de la société et emmener le plus grand nombre, les consommateurs, le grand public vers une nouvelle manière de vivre qui soit un peu enthousiasmante et faisons-le en tant que communicant également avec joie et enthousiasme.  

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