Julien Vidal – Fondateur de l’association « Ça commence par moi »

10 février 2020

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A l’occasion de la première édition du Positive for You, sur le thème du gaspillage alimentaire, Julien Vidal, fondateur du mouvement « Ca commence par moi » a répondu à toutes les questions de notre équipe RSE.

Être éco-citoyen pour moi c’est de remettre le vivant au cœur de chacune de nos actions, de réduire notre train de vie de surconsommation, de réutiliser, de recycler et aussi de recréer du lien avec nos voisins, de régénérer les écosystèmes, de re-végétaliser la ville et aussi de faire entendre sa voix, de dire stop aux états et aux entreprises pour leur pratiques climaticides. Bref c’est de remettre de l’ambition au cœur de son quotidien. 

Un conseil à nous donner quand on souhaite débuter l’aventure éco-citoyenne ?

Oui, j’ai même plusieurs conseils quand on veut se lancer. Le premier c’est de dire stop aux petits gestes. On entend trop parler de petits gestes, le petit geste déculpabilisant qui fait que derrière on peut continuer comme si de rien n’était. Comme le dit Cyril Dion « C’est comme si on continuait à travailler pour Monsanto mais qu’on allait au travail en vélo » cela ne marche pas. Je crois qu’il faut vraiment oser de la radicalité dans son action, ça tombe bien on a toute notre vie pour changer. Le deuxième conseil c’est d’y aller lentement mais sûrement. C’est Satish Kumar qui dit qu’il faut se hâter lentement, c’est ma grand-mère qui disait « qui va piano va sano, qui va sano va lontano » donc l’idée c’est tous les jours de se saisir d’une nouvelle opportunité d’apporter du changement dans son quotidien. Troisième conseil et peut être le plus important c’est de lier sa démarche éco-citoyenne à une démarche de bonheur, remettons le bonheur, l’envie d’être heureux au cœur de nos vies, puisque ça commence par moi de préserver les écosystèmes mais ça commence par moi aussi de me préserver moi-même et en liant notre démarche à notre bonheur, à ce qui nous plait, tout de suite ça devient un jeu, un plaisir et on le fait au bout d’un moment presque par habitude. 

Le top 3 des gestes les plus faciles à appliquer au quotidien ? 

Le premier geste, hyper simple, cela se passe dans notre assiette. On a tous les jours 3 occasions de voter, de militer pour le monde de demain, respectueux du vivant. C’est en réduisant considérablement la part de viande, voir en l’éradiquant totalement de nos assiettes. En redonnant beaucoup de place au végétal, mais aussi en préservant au maximum les écosystèmes et ceux qui travaillent derrière. Cela veut dire quoi ? Privilégier le local, le durable, de saison et des initiatives qui permettent de rétribuer justement les paysans. Deuxième conseil pour s’y mettre avec ambition, ça peut prendre une demi-heure ça peut paraitre dérisoire et à la fois ça va être l’action la plus impactante que vous ferez jamais de toute votre vie. C’est de prendre votre argent des grandes banques qui malheureusement continuent à investir massivement dans les énergies fossiles et les projets climaticides pour le mettre dans une banque qui elle va mettre cet argent à disposition de la transition. Il y a deux banques qui font ça en France, vous pouvez ouvrir un compte commun au Crédit Coopératif et mettre votre épargne à la NEF qui elle favorise la transition écologique. Troisième action, c’est d’oser dépasser une éco-citoyenneté qui peut être un peu trop individualisante pour rayonner positivement autour de soi. Soyons des écolos ambitieux et fiers de l’être. Cela veut dire tendre des perches, proposer des espaces pour que dans sa famille, dans son voisinage, dans son entreprise, dans son école, dans son association on puisse faire éclater des bulles d’éco-citoyenneté pour que tout notre entourage se saisisse et passe à l’action sur ces questions. 

Avez-vous remarqué une évolution des mentalités ces dernières années ? 

Moi je suis un ancien écolo « relou » repentit, j’étais le genre de gars qui pointait du doigts les autres pour ce qu’ils devaient faire et moi de mon côté je ne faisais pas grand-chose et j’ai eu la chance de partir à l’autre bout de la planète pendant longtemps pour changer et faire évoluer ma mentalité. Je me rappelle que quand je suis parti en 2009, le bio, la consommation écoresponsable c’était un peu symbolisé par ces galettes de riz qui coutent chères et qui n’ont pas vraiment de goût, planquées au fond d’un supermarché. Aujourd’hui dans n’importe quel magasin dans lequel on rentre, on va voir du local, du bio, même si c’est à deux vitesses, on voit ces signaux faibles un peu partout. On ouvre un magazine, un journal, on allume la télévision, on entend parler de végétal, on entend parler de désobéissance civile, on entend parler de démocratie participative, de convention citoyenne pour le climat. C’est difficile aujourd’hui d’être insensible à ces sujets, il y a même eu un prime sur France 2 « L’émission pour la Terre » qui vient juste de se terminer. On est en train de passer d’une conscientisation et d’un passage à l’action qui est linéaire à une viralité, une exponentialité dans le changement et moi ça m’enthousiasme. 

Pour finir, un positive world ?

Un positive world pour moi c’est vivant. Vivant, parce que cela remet le vivant au cœur de tout. Nous faisons partie du vivant, nous ne sommes pas au-dessus du vivant, nous sommes la nature qui se défend comme disent les jeunes et cette occasion de remettre comme boussole de notre monde, le vivant, le bonheur, c’est l’opportunité pour nous de nous questionner sur nos valeurs, quels sont nos talents, quelles énergies créatrices on peut mettre à disposition de cette permaculture des solutions et des modes de vie qui nous attendent ou nous avons chacun un rôle à jouer. 

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