Olivier Fourcadet – Professeur à l’Essec

10 février 2020

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Avez-vous remarqué une évolution des aspirations chez vos étudiants ? 

Oui c’est flagrant. Moi ça fait 35 ans que je suis enseignant et depuis les 15 dernières il y a un phénomène d’accélération. A la fois en termes de volume mais surtout une quête de sens. Alors je n’ai pas uniquement observé ça chez les étudiants mais sur les diplômés aussi, qui parfois 3 ans après ont envie de changer de travail parce que leur travail ne leur apporte pas satisfaction et quand je parle satisfaction ce n’est pas une bonne rémunération c’est finalement à quoi je sers dans la société. 

Vous pensez que les jeunes ont conscience de l’impact qu’ils peuvent avoir sur la société ? 

En tant que consommateur je crois qu’ils commencent à être de plus en plus soucieux de leurs impacts donc ils essayent de l’évaluer, parfois avec un petit peu de schizophrénie, ce que je pourrais qualifier au travers d’un exemple « je vais réduire ma consommation de viande, ah oui mais quand même ce Ryan air ou cet Easyjet pour Madrid, non ce week-end je ne peux pas le passer ». Donc on sent des tensions il y a plein de petites choses qui bougent dans le bon sens, en tant que consommateur et puis je crois qu’ils sont de plus en plus conscients de l’impact qu’ils peuvent avoir en tant que professionnel. En guidant une entreprise vers un nouveau modèle d’affaire, vers une nouvelle marque, vers une nouvelle façon de collaborer avec les parties extérieures de l’entreprise, avec le consommateur en co-construction. Je crois qu’ils sont conscients de toutes ces choses-là. Est-ce qu’ils sont conscients de l’impact qu’ils pourraient avoir ? Je pense qu’ils sous dimensionnent peut-être l’impact qu’ils pourraient avoir. Ils ont plus de forces qu’ils ne pensent en avoir. 

Un exemple de projet qui les attirent ? 

Oui il y a toute une série de projets, ils sont attirés par beaucoup de choses donc il faut essayer de classer un petit peu les projets pour apporter une réponse qui puisse avoir un sens. Je crois que les projets de Danone par exemple en Social Business, ça ce sont des projets qui les attirent. Tous ces projets qui leur permettent d’avoir un impact et justement ils recherchent un impact et si on leur donne la possibilité de l’avoir c’est merveilleux pour eux, en tout cas c’est ce qu’ils regardent. D’un autre côté ils sont aussi intéressés par des projets autonomes, c’est-à-dire « je créé mon projet, je deviens entrepreneur et donc je change de style de vie, je ne suis plus dans une grande entreprise ou je fais un projet qui a du sens ou je pousse et j’accompagne l’entreprise c’est parfois j’ai envie de changer de vie aussi, de retrouver une façon différente de travailler. » Donc il y a ces deux pôles qui sont intéressants et quand l’entreprise arrive à mixer cette capacité à accompagner une start up pour un projet qui a du sens en lui donnant des moyens je crois qu’on a, comment on dit habituellement en cuisine ? Qu’on a tous les ingrédients pour faire la bonne mayonnaise. 

Un positive world pour conclure ?

Habituellement je suis plutôt dans le négatif mais cela provient de ma profession initiale. Je suis vétérinaire donc j’ai toujours vu des choses qui fonctionnaient mal. Je crois que si je dois mettre un mot aujourd’hui c’est peut-être le mot « désire ». Je sens un désire de transformer le monde qui commence à toucher tout le monde d’ailleurs, peut être et surement, c’est pas peut-être c’est une certitude plus les jeunes que les personnes qui ont atteint un certain âge. 

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